Crédits : iStock/Modif : ADGM
Très prisées pour leur grande beauté et leur fragrance enchanteresse, les roses comptent parmi les fleurs les plus populaires dans les jardins du monde entier. Cependant, comme toutes les plantes, les rosiers sont malheureusement vulnérables aux maladies et aux ravageurs qui peuvent entraver leur croissance et leur santé en plus de nuire à leur apparence charmante, voire de les mener à leur mort. Et s’il est toujours possible d’utiliser des produits phytosanitaires chimiques pour en venir à bout, de nombreux jardiniers préfèrent utiliser des solutions naturelles pour éviter de polluer la planète, de s’empoisonner la santé et surtout protéger la biodiversité au jardin et potager. Découvrez donc les maladies courantes du rosier ainsi que des traitements naturels pour garder vos plantes bien-aimées en bonne santé.
Sommaire
Quelles sont les maladies les plus courantes du rosier ? Comment les reconnaître et traiter ?
1) L’oïdium du rosier
À la faveur de températures agréables ou de fortes variations de climat, un champignon microscopique commence à se développer. On observera alors un duvet blanchâtre, notamment sur les jeunes pousses. Comme si cette ‘poussière blanche’ sur les boutons floraux, les jeunes pousses, puis le feuillage ne suffisait pas, on voit ensuite rapidement les feuilles se déformer.
En prévention, il faut absolument éviter de mettre de l’eau sur le feuillage au moment de l’arrosage. Parmi les traitements naturels contre le blanc des rosiers, l’extrait de prêle en pulvérisation est indémodable tout comme la décoction de tiges de prêle. On la prépare en faisant macérer environ 50 g de prêle sèche dans 1l d’eau de pluie pendant 2 à 3 h, puis on fait bouillir le récipient 20 minutes sur le feu avant de filtrer et diluer la solution à 20 % avant l’application. Si l’attaque est modeste, supprimer les parties touchées peut toutefois parfois suffire.
2) La rouille du rosier
La rouille du rosier fait partie des maladies cryptogamiques craintes par le jardinier. Les spores de ce champignon se propagent au gré du vent du printemps à l’automne. Ils forment alors des boursouflures au dos des feuilles. On remarquera alors bien vite des pustules jaunes orangées ou brun foncé, mais aussi parfois noirâtres bien que ce soit plus rare. L’autre face de la feuille n’est pas non plus épargnée : des taches y apparaissent et vont au fil du temps décolorer le sublime feuillage des plantations de roses atteintes. Lorsque l’infestation est importante, il n’est aussi pas rare de voir les feuilles tomber après une décoloration.
Pour prévenir la rouille, il est communément conseillé d’éloigner les plantes qui y sont très sujettes (comme la rose trémière) pour éviter une propagation trop facile. Une fois installée, il est essentiel de supprimer le feuillage contaminé et de pulvériser de l’extrait de prêle (en jardinerie, au rayon bio) ou du purin de prêle.
3) Les pucerons
Des colonies d’insectes verts ou rouges se retrouvent sur la plante, notamment au niveau des jeunes pousses (qui peuvent finir par se déformer) ou sur les boutons floraux. En plus d’affaiblir la plante, le puceron peut aussi malheureusement favoriser l’apparition de maladies chez le rosier, ce qui l’affaiblit d’autant plus et peut laisser des dégâts plus visibles et notables encore. Lorsque l’invasion est très forte, on constatera aussi la présence d’un miellat poisseux sur les feuilles.
En prévention, au printemps, n’hésitez pas à arroser à trois reprises espacées de deux semaines le pied de vos rosiers avec une solution de purin d’orties. Pour un effet curatif, optez plutôt pour de l’eau savonneuse au savon noir ou encore du purin de fougère en application le soir. La lutte biologique grâce aux larves de coccinelles fait également des merveilles. Vous pouvez aussi planter des plantes répulsives anti-pucerons à proximité de vos rosiers pour former une barrière naturelle.
4) La maladie des taches noires
La maladie des taches noires (aussi appelée marsonia) s’explique par la présence d’un champignon qui a la fâcheuse tendance d’hiverner sur les feuilles mortes. On la reconnaît principalement à la présence de taches noires ou violettes circulaires sur des feuilles pouvant jaunir. Cette maladie atteint avant tout le nouveau feuillage qui présente un épiderme plus mince. Il est donc essentiel d’être bien attentif pour pouvoir vite agir et traiter son rosier, sans quoi, tout le feuillage finit inévitablement contaminé avant de tomber.
En automne, assurez-vous de bien nettoyer vos rosiers pour empêcher cette maladie d’hiverner et de revenir dans les mois qui viennent. Pour ce faire, supprimez bien le bois mort et toutes les feuilles malades. Appliquez de la bouillie bordelaise en traitement préventif de fond. En cas de début de maladie, supprimez les feuilles touchées pour réduire les risques de propagation et pulvérisez une solution à base d’extrait de prêle.
5) La chlorose du rosier
La chlorose est très fréquente lorsque l’on plante son rosier en sol calcaire ou trop lourd. Cela expose en effet les plants à des carences en minéraux, et plus particulièrement en fer. La plante va alors s’appauvrir en chlorophylle et lentement dépérir. On peut alors voir les feuilles jaunir et seules les nervures resteront bien vertes.
On soigne généralement cette maladie avec du chélate de fer à ajouter dans l’eau d’arrosage (on en trouve généralement sous le nom d’anti-chlorose dans le commerce). Un apport en tourbe peut aussi être bénéfique, tout comme l’utilisation d’un compost et paillage de qualité pour nourrir le sol. Et surtout, pensez à toujours acheter vos rosiers auprès d’un pépiniériste local. Il pourra en effet vous proposer des porte-greffes adaptés au sol de votre région, ce qui limitera le risque de carence. En ajoutant un compost de qualité au moment de la plantation et en faisant un large trou, vous mettrez toutes les chances de votre côté d’éviter cette maladie.
D’autres maladies et parasites à surveiller chez le rosier
Il est très difficile de passer en revue toutes les maladies et tous les insectes nuisibles pouvant l’attaquer ainsi que tous les traitements possibles. Voici cependant quelques mentions honorables pour vous aider à être parés pendant toute la période de floraison de vos rosiers !
-La fumagine : ce champignon se développe sur le miellat laissé par les pucerons. Rapidement, le feuillage se recouvre d’une couche noirâtre très inesthétique. Il faut alors traiter à la fois contre les pucerons et contre cette maladie cryptogamique.
-La pourriture grise (ou botrytis) : les boutons de roses se mettent ici à pourrir, notamment par temps pluvieux. Pensez à supprimer les boutons malades et appliquer un fongicide
-Les araignées rouges : ces acariens poussent les feuilles à se décolorer et tomber. Retrouvez une solution naturelle ici.
-La cochenille : un insecte qui ponctionne la sève des rosiers. Nous avions livré des traitements naturels ici.
-Le pourridié : avec lui, le rosier dépérit lentement, la faute à son duvet blanchâtre qui sent le champignon pourri et fait pourrir les racines. Évitez d’épandre du fumier frais et arrachez les rosiers atteints.
-Le chancre : on observera ici des plaies nécrosées sur les branches. Il faudra rapidement couper les rameaux souffrants et traiter au cuivre après la chute des feuilles.
Comment éviter les maladies du rosier ?
La reine des fleurs n’est pas nécessairement vouée à souffrir de maladies et se voir infestée de parasites indésirables. En effet, comme la plupart des plantes vertes (qu’il s’agisse de plantes extérieures ou de plantes intérieures), le simple fait de réunir les bonnes conditions de culture peut déjà permettre de réduire le risque de maladies parasitaires ou cryptogamiques. Il convient ainsi idéalement de choisir un emplacement ensoleillé et aéré avec un sol léger et neutre. Si vous avez un sol calcaire, préférez donc planter des porte-greffes tel que l’églantier.
Évitez en outre de cultiver vos sujets en bacs, les roses ayant besoin de bien développer leurs racines. Si vous ne voulez pas les fragiliser, aidez-les à développer leur système racinaire puissant. Enfin, choisissez bien votre variété de rosiers, car certaines sont plus résistantes aux maladies. C’est par exemple le cas des rosiers modernes (Fairy, Polka, Mayflower, Punch, Sunset Boulevard…). Vous pouvez aussi choisir un rosier ancien (Roseraie de L’Haÿ, Blanc Double de Coubert ou encore Salet), mais aussi certains rosiers grimpants (Albertine, Ghislaine de Féligonde ou Bobbie James) qui font également preuve de robustesse.